Déclaration du Sosyalist Eşitlik Grubu pour les élections locales en Turquie

Non à la guerre impérialiste et au génocide ! Rejetez l’establishment politique capitaliste ! Construisez le Parti de l’égalité socialiste en Turquie !

Les élections locales du 31 mars se déroulent sur fond de menace de conflit nucléaire, exacerbée par l'escalade de la guerre impérialiste de l'OTAN contre la Russie en Ukraine, le génocide israélien des Palestiniens à Gaza et les préparatifs de guerre contre l'Iran et l'émergence d'un mouvement international du la classe ouvrière.

Les élections surviennent près d'un an après que deux tremblements de terre dévastateurs ont frappé le 6 février la ville de Kahramanmaraş, dans le sud de la Turquie, près de la frontière syrienne. Ils ont officiellement tué plus de 53.000 personnes en Turquie et plus de 10.000 en Syrie, et laissé des millions de personnes sans abri. Des centaines de milliers de personnes dans la région vivent encore dans des conteneurs ou des tentes.

Dégât causé par le tremblement de terre à Hatay, Turquie, décembre 2023 janvier 2024

Les problèmes des survivants du tremblement de terre et le danger d'un tremblement de terre majeur attendu dans la région de Marmara en Turquie ne sont pas à l'ordre du jour des élections. Au contraire, certains de ceux qui ont ignoré les rapports scientifiques avertissant d’un tremblement de terre majeur imminent et ont autorisé les résidents à rester dans des bâtiments réputés dangereux sont à nouveau candidats pour les partis au pouvoir et ceux de l’opposition dans des villes importantes. C'est un avertissement qu'ils commettront à nouveau les mêmes crimes meurtriers contre la sécurité de la population.

L’indifférence face à la réalité des tremblements de terre s’applique également à la pandémie actuelle de COVID-19, qui continue de tuer des milliers de personnes. Tous les partis capitalistes de l’establishment ont depuis longtemps supprimé les mots pandémie et santé publique de leur dictionnaire. Les problèmes mondiaux fondamentaux tels que le changement climatique et le réchauffement climatique sont également absents de la campagne électorale.

Toutes ces questions cruciales auxquelles est confrontée la classe ouvrière, qui constitue la majorité de la population, sont délibérément ignorées dans les campagnes électorales par les tendances de la pseudo-gauche de la classe moyenne. Elles interviennent dans les élections avec un programme nationaliste et des alliances sans principes autour des négociations de sièges. Elles tentent de tromper les travailleurs et les jeunes en leur faisant croire que si elles remportent des postes aux élections locales, les problèmes s’amélioreront, et cherchent à les pousser dans les bras de l’establishment politique capitaliste.

Il existe un fossé politique et de classe infranchissable entre le Sosyalist Esitlik Grubu (Groupe pour l'égalité socialiste, SEG) – la section turque du Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI), le mouvement trotskyste mondial – et toutes les tendances de la pseudo-gauche de la classe moyenne. Le SEG est contre le système impérialiste-capitaliste, qui n’offre que le désastre, et est orienté vers la classe ouvrière internationale, et non vers telle ou telle faction de la bourgeoisie.

Le SEG rejette l’illusion propagée par la pseudo-gauche selon laquelle les conditions des masses peuvent être améliorées en prenant le contrôle des gouvernements locaux, qui font partie de l’appareil d’État bourgeois. Les problèmes fondamentaux des masses travailleuses en Turquie et au niveau international ne peuvent être résolus sans une attaque frontale contre la richesse et le pouvoir de la classe dirigeante et sans le transfert du pouvoir à la classe ouvrière. Cela nécessite une mobilisation révolutionnaire de masse des travailleurs, basée sur un programme internationaliste et socialiste.

Lors des élections locales de 2024, il n’y a aucun parti qui avance un tel programme révolutionnaire pour garantir l’indépendance politique de la classe ouvrière.

Non à la Troisième Guerre mondiale et à la marche vers un embrasement nucléaire !

L’humanité est au bord d’un conflit nucléaire. Suite à la dissolution de l’Union soviétique par la bureaucratie stalinienne en 1991 – sa trahison finale de la révolution d’Octobre – l’OTAN, dont la Turquie est membre, a maintenant provoqué l’invasion réactionnaire de l’Ukraine par le Kremlin en s’étendant vers l’est et en armant Kiev contre la Russie. Au lieu de reculer après l’échec de la contre-offensive ukrainienne l’année dernière, les puissances de l’OTAN dirigées par les États-Unis ont intensifié la guerre pour vaincre militairement la Russie, risquant même une guerre nucléaire avec la Russie.

Le président français Emmanuel Macron a récemment déclaré que le déploiement de troupes européennes en Ukraine n’était «pas exclu». D'autres pays de l'OTAN, comme le Canada, la Lituanie, les Pays-Bas et la Pologne, se sont également déclarés prêts à envoyer des troupes de l'OTAN pour combattre la Russie. Ces déclarations ont été accompagnées de la diffusion d'un enregistrement dans lequel des officiers militaires allemands évoquent la possibilité de livrer des missiles de croisière Taurus à l'Ukraine pour lancer des attaques sur le territoire russe.

De la fumée s'élève des bâtiments de Bakhmut, en Ukraine, théâtre de violents combats entre les troupes ukrainiennes et russes le mercredi 26 avril 2023. [AP Photo/Libkos]

Le Pentagone a annoncé qu’il enverrait 300 millions de dollars supplémentaires en armes à l’Ukraine, dans un contexte de risque accru de conflit militaire direct entre l’OTAN et la Russie. Dans une interview, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que les forces nucléaires russes étaient «prêtes» pour une guerre totale entre la Russie et l'OTAN.

Une guerre de l’OTAN contre la Russie nécessite une économie de guerre et un réarmement comme ceux d’avant la Seconde Guerre mondiale. Comme l’a écrit un spécialiste des relations internationales: «Une fois que la guerre est considérée comme inévitable, les calculs des dirigeants et des militaires changent. La question n’est plus de savoir s’il y aura ou devrait y avoir une guerre, mais quand la guerre pourra être menée de la manière la plus avantageuse.» C’est dans ce contexte que la Commission européenne a adopté le 5 mars un plan de grande envergure visant à préparer l’économie de l’Union européenne à la guerre et à consacrer d’énormes ressources à l’industrie de l’armement.

Tout cela doit se faire aux dépens de la population. Les dépenses militaires prévues signifient des attaques brutales contre les dépenses sociales, le niveau de vie et les droits démocratiques. On ne peut pas persuader les travailleurs de soutenir la marche vers la guerre nucléaire.

Dans ces conditions, le gouvernement du président Recep Tayyip Erdoğan, qui tente de manœuvrer entre les États-Unis et la Russie, a confirmé son engagement envers l'alliance impérialiste en ouvrant la voie à l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN avec le soutien de l'opposition bourgeoise.

Au milieu de l’expansion de l’OTAN et de l’escalade de la guerre contre la Russie et des préparatifs de guerre contre l’Iran et la Chine, la seule façon d’aller de l’avant est d’unir et de mobiliser les travailleurs du monde entier autour d’un programme socialiste international contre la guerre impérialiste et le capitalisme.

Halte au génocide israélien à Gaza !

Israël commet un génocide à Gaza avec le plein soutien des puissances impérialistes américaines et européennes. Avec 2,3 millions d'habitants vivant sur une superficie inférieure à la moitié de celle de Yalova, la plus petite ville de Turquie, l'armée israélienne mène depuis plus de cinq mois un bombardement systématique.

Les hôpitaux et les écoles, les camps de réfugiés surpeuplés ainsi que les abris et installations gérés par l'ONU ont été détruits. Plus de 31.000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été tuées. Soixante-dix pour cent de la population souffre d’une famine catastrophique.

Le génocide à Gaza n’est pas un incident isolé mais une expression de la crise historique de l’impérialisme et du système d’État-nation. Il est soutenu de toutes les manières par les puissances impérialistes, en particulier les États-Unis, en tant que front au Moyen-Orient d’une guerre mondiale naissante. Washington a procédé à un renforcement massif de la région, utilisant le génocide israélien comme rampe de lancement d’une guerre contre l’Iran et ses forces alliées.

Des Palestiniens regardent un immeuble résidentiel détruit lors d'une frappe israélienne à Rafah, dans la bande de Gaza, le mardi 20 mars 2024 [AP Photo/Hatem Ali]

Des millions de personnes partout dans le monde ont exigé un cessez-le-feu immédiat et la fin des hostilités. Les travailleurs et les jeunes, dont de nombreux Juifs, se sont joints aux manifestations massives contre Israël et ses alliés de l’OTAN, en particulier dans les pays impérialistes.

Mais les événements ont confirmé que les appels aux gouvernements capitalistes et à l’establishment politique, et même aux institutions internationales telles que les Nations Unies, sont vains. Les résolutions et les appels de l’ONU n’ont aucun pouvoir de sanction à moins qu’ils ne servent les intérêts des puissances impérialistes.

La lutte contre le génocide et la guerre doit être menée par la classe ouvrière internationale et dirigée contre sa cause, le capitalisme et l’impérialisme.

La complicité de la bourgeoisie turque et kurde avec l'impérialisme et le sionisme

L’establishment politique bourgeois en Turquie a démontré l’année dernière son caractère pro-impérialiste et réactionnaire en acceptant à l’unanimité l’adhésion de la Finlande à l’OTAN dans le cadre d’une escalade significative de la guerre contre la Russie. Le principal parti d'opposition, le Parti républicain populaire kémaliste (CHP), a soutenu avec enthousiasme l'adhésion de la Finlande à l'OTAN au cours de la session parlementaire, tandis que le Parti démocratique du peuple (HDP) nationaliste bourgeois kurde et le Parti des travailleurs de Turquie (TİP) de pseudo-gauche n'ont pas voté contre et ont montré leur orientation pro-impérialiste.

En janvier dernier, au milieu du génocide à Gaza, le président Erdoğan et son gouvernement ont présenté au Parlement la candidature de la Suède à l'OTAN et ont approuvé l'élargissement de l'alliance avec le soutien écrasant des autres partis. Cela a montré une fois de plus la fausseté des dénonciations d’Ankara du régime de Netanyahou et ses critiques à l'égard de Washington et les capitales européennes.

Le secrétaire d'État Antony Blinken, à droite avec le Premier ministre suédois Ulf Kristersson tenant les instruments d'adhésion de la Suède à l'OTAN dans la salle Benjamin Franklin du Département d'État, le jeudi 7 mars 2024, à Washington. [AP Photo/Jess Rapfogel]

Cependant, Ankara craint que la volonté de l'impérialisme américain de dominer le Moyen-Orient n'entraîne la Turquie dans une guerre contre l'Iran qui nuirait aux intérêts de la bourgeoisie.

Le soutien de la bourgeoisie à l'expansion de l'OTAN au milieu du génocide à Gaza révèle son dilemme, reflété dans le refus de la Turquie d'imposer des sanctions à Tel-Aviv. Erdoğan a condamné à plusieurs reprises le gouvernement Netanyahou, mais la Turquie continue de maintenir des exportations cruciales vers Israël, notamment de l’acier et du carburant, matériaux utilisés dans la guerre contre les Palestiniens.

Cela est également évident en Syrie, que l'État turc détruit depuis 2011 avec la complicité des puissances impérialistes. Ankara, perturbé par l'alliance de son propre allié l'impérialisme américain avec les forces nationalistes kurdes, prépare à nouveau des opérations militaires illégales en Syrie et en Irak ciblant les milices kurdes à la recherche d'une «solution finale» à la question kurde. Les précédentes opérations terrestres ont entraîné le déplacement de centaines de milliers de civils kurdes et faits des milliers de morts.

Les partis nationalistes bourgeois turcs et kurdes, alliés de l’OTAN et du sionisme et hostiles à la classe ouvrière, se sont révélés incapables de s’opposer à l’impérialisme et de défendre les droits démocratiques des masses. Les partis de la pseudo-gauche, qui se concentrent sur une alliance ouverte ou secrète avec ces partis bourgeois pro-OTAN et pro-sionistes, ont depuis longtemps retiré de leur agenda le génocide à Gaza et la guerre de l’OTAN contre la Russie en Ukraine.

A bas l’autoritarisme! Défendez les droits démocratiques

Dans un contexte de crise croissante du capitalisme mondial, les formes démocratiques de gouvernement s’effondrent en Turquie comme partout ailleurs. La poussée croissante de la classe dirigeante vers la dictature, la suppression des droits démocratiques, la promotion de l'hystérie anti-réfugiés et des mouvements d'extrême droite, sont enracinées dans la crise internationale du système capitaliste et visent essentiellement la menace potentielle provenant de la classe ouvrière.

Les politiques pro-guerre et pro-génocide, la politique du «profit avant la vie» en réponse à la pandémie actuelle de COVID-19, l’augmentation des inégalités sociales et du coût de la vie, ne peuvent être mises en œuvre par des moyens démocratiques.

Des manifestants arborent des drapeaux arc-en-ciel tandis que des policiers turcs bouclent une zone lors de la marche des fiertés LGBTQ à Istanbul, Turquie, le dimanche 26 juin 2022 [AP Photo/Emrah Gurel]

Des milliers d’hommes politiques kurdes, dont de nombreux dirigeants de partis et anciens députés, comme Can Atalay – le député élu du TİP – et d’innombrables journalistes ont été emprisonnés en violation flagrante de leurs droits démocratiques fondamentaux.

L’orientation de la pseudo-gauche vers l’opposition bourgeoise dirigée par le CHP, complice de l’abolition des droits démocratiques, souligne sa faillite. La violente répression menée par le gouvernement après 2015 a été réalisée avec le soutien actif du CHP. Il a soutenu les invasions militaires de la Syrie et de l’Irak et a donné des voix critiques au gouvernement pour qu’il adopte l’amendement constitutionnel visant à lever l’immunité des députés kurdes. Il a constamment mené une campagne anti-réfugiés dont l’intensité était au plus fort lors des élections présidentielles de 2023.

Le mouvement nationaliste kurde, qui avait auparavant négocié et coopéré avec Erdoğan, n’a vu aucun inconvénient à former une alliance avec le CHP lors des élections locales de 2019 et de l’élection présidentielle de l’année dernière.

Comme l'expliquait Léon Trotsky, le grand révolutionnaire russe et fondateur de la Quatrième Internationale, dans sa Théorie de la révolution permanente, à l’égard des pays au développement capitaliste tardif comme la Turquie, aucune faction de la bourgeoisie ne peut accomplir les tâches d'établir un régime démocratique ou l’indépendance de l'impérialisme. Ces tâches reviennent à la classe ouvrière, que la bourgeoisie considère comme la principale menace.

La pseudo-gauche s'adapte à la politique de l'establishment bourgeois

Les gouvernements locaux en Turquie servent principalement de moyen aux politiciens et aux entreprises pour piller collectivement les ressources sociales. Contrairement aux élections générales, l’absence de seuil favorise la concurrence et les négociations sans principes pour les postes de responsabilités dans les villes et les districts entre les partis de l’establishment plutôt que les alliances à l’échelle nationale.

Le Parti de la justice et du développement (AKP) et son partenaire, le Parti du mouvement nationaliste fasciste (MHP), qui a participé aux élections législatives de l'année dernière au sein de l'Alliance populaire dirigée par Erdoğan, sont alliés dans certaines régions, tandis que dans d'autres, ils présentent des candidats rivaux. Successeur de la tradition des «Perspectives nationales» de feu Necmettin Erbakan, le Nouveau parti de la protection sociale, qui fait appel à la classe moyenne pauvre et aux travailleurs sur la base d'une démagogie sociale islamiste, présente ses propres candidats dans presque toutes les régions. Il faisait également partie de l'Alliance populaire d'Erdoğan lors des élections de 2023.

L’Alliance des nations de droite dirigée par le CHP s’est effondrée lors de ces élections. Contrairement aux élections locales de 2019, le CHP n'a pas pu obtenir le soutien du parti DEM (ancien HDP) dans les grandes villes comme Istanbul, Ankara et Izmir, en raison de divergences tactiques, tandis que les tendances pseudo-gauches sont venues au secours de ce parti bourgeois de droite dans de nombreux endroits.

Alors que le mouvement de grève sauvage contre le coût de la vie s'étend à travers le pays et que la colère sociale contre les partis bourgeois pro-impérialistes et pro-sionistes s'accroît, les partis de la pseudo-gauche de la classe moyenne font de leur mieux pour circonscrire cette opposition au sein du système capitaliste et de l'utiliser pour faire progresser leur marchandage de sièges.

Les grévistes d' Erciyas Steel Pipe [Photo: Birleşik Metal-İş]

Ces partis, qui fonctionnent comme des appendices des partis bourgeois de droite, ne représentent pas une opposition à l’impérialisme et au capitalisme mais cherchent à promouvoir les intérêts des couches supérieures de la classe moyenne en gagnant des positions au sein de l’appareil d’État bourgeois.

Le TİP joue un rôle de premier plan dans son alliance ouverte avec le CHP et le parti DEM. Mais les nombreuses autres tendances telles que le Parti communiste stalinien de Turquie (TKP), le Parti travailliste (EMEP) et le Parti de gauche partagent la même politique opportuniste et se sont alignées sur Kemal Kılıçdaroğlu, le candidat pro-OTAN et anti-réfugiés du parti CHP aux élections présidentielles de 2023.

Le Parti de la démocratie ouvrière (İDP), section de l'Unité internationale des travailleurs moréniste (UIT-QI), et le Parti socialiste des travailleurs, ancienne section turque de la Ligue socialiste internationale (ISL) et nouvel allié du Partido Obrero en Argentine, collaborent sans principes avec le TİP, qui fonctionne comme un bras du CHP. Leurs candidats se présentent à plusieurs endroits sur les listes du TİP.

Une attitude politique sans principes similaire peut être observée au sein du Parti révolutionnaire des travailleurs (DİP), le parti turc frère du Parti révolutionnaire des travailleurs (EEK) en Grèce. Conformément à son alliance avec les néostaliniens russes, le DİP a annoncé qu'il soutiendrait le candidat du TKP stalinien dans la grande ville industrielle de Gebze et les candidats du Mouvement communiste de Turquie (TKH), issu du TKP, dans les municipalités métropolitaines d'Istanbul et de Kocaeli.

Le SEG s’oppose fermement à l’opportunisme pabliste, qui cherche à subordonner les travailleurs au nationalisme bourgeois ou au stalinisme et finalement au capitalisme, et lutte pour le développement de la conscience socialiste au sein de la classe ouvrière et son indépendance politique.

Formez des comités de base pour unir la classe ouvrière au niveau international !

La classe dirigeante poursuit une attaque incessante contre les conditions de vie de la classe ouvrière pour maintenir sa politique militariste et le flux de profits. Les inégalités sociales se sont creusées ces dernières années, avec une inflation et un coût de la vie élevés.

Selon le dernier rapport officiel, le revenu des 10 pour cent les plus riches est 15 fois supérieur à celui des 10 pour cent les plus pauvres. Le coefficient de Gini est passé de 0,391 à 0,433 en 10 ans, plaçant la Turquie au premier rang européen en termes d'inégalités de revenus. Alors que le taux d’inflation officiel pour 2023 était de 64 pour cent, selon le Groupe indépendant de recherche sur l’inflation, il dépasserait 125 pour cent.

La hausse du coût de la vie et les inégalités sociales ont attisé le développement des luttes de classes ces dernières années. En réponse, le gouvernement a mené une politique de taux d'intérêt élevés et de pression sur l'emploi et les salaires. Le taux directeur de la banque centrale est passé de 8,5 pour cent en mai de l'année dernière à 45 pour cent en janvier après huit hausses consécutives.

Le rôle principal dans la baisse des salaires et dans la lutte des classes revient aux confédérations syndicales, qui sont contrôlées par les partis au pouvoir ou par l'opposition bourgeoise et la pseudo-gauche.

Les travailleurs sont confrontés non seulement aux entreprises, mais aussi aux syndicats et à l’appareil d’État. Pour aller de l’avant, ils doivent construire leurs propres comités de base indépendants et s’unir aux niveaux national et international sur un programme de lutte des classes. L’Alliance internationale des travailleurs des comités de base fournit aux travailleurs du monde entier les moyens de mener ce combat.

Construire le Sosyalist Eşitlik Partisi !

La question cruciale en Turquie et dans le monde est celle de la perspective historique et de la direction politique. Cela signifie construire le CIQI et ses sections, le Parti de l’égalité socialiste, comme avant-garde révolutionnaire de la classe ouvrière.

Contre les forces de la pseudo-gauche qui cherchent à lier les travailleurs et les jeunes à la bourgeoisie nationale, le CIQI et le SEG luttent pour préparer la classe ouvrière à la crise objectivement révolutionnaire qui se développe à l’échelle mondiale. Les contradictions fondamentales du capitalisme, qui plongent une fois de plus le monde dans la catastrophe de la guerre impérialiste et projettent partout les travailleurs contre la classe dirigeante et son État, ne peuvent être résolues qu’en transférant le pouvoir à la classe ouvrière par le biais d’une révolution socialiste mondiale.

Dans cette lutte, le SEG travaille en coopération politique la plus étroite avec ses partis frères du CIQI aux États-Unis, en Europe et dans le monde entier. Nous appuyons et soutenons les campagnes électorales de 2024 du Socialist Equality Party aux États-Unis et du Sozialistische Gleichheitspartei en Allemagne. Ils interviennent avec un programme socialiste et internationaliste de principe dans les élections présidentielles américaines et européennes, qui sont cruciales pour la classe ouvrière internationale.

Des slogans du Sosyalist Esitlik Grubu (Groupe pour l'égalité socialiste, SEG) – la section turque du Comité international de la Quatrième Internationale. On peut y lire : « Non à la guerre ! Arrêtez le génocide ! Rejetez l'establishment politique ! »

Cette position principielle a été expliquée par David North, président national du SEP aux États-Unis, lors de l'annonce de la campagne:

Le Socialist Equality Party intervient dans cette élection pour élever la conscience politique de la classe ouvrière, pour lui faire comprendre qu'aucune solution ne peut être trouvée à aucun des problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs, sauf par la fin du système capitaliste et son remplacement par le socialisme, et que cette grande tâche historique ne peut être accomplie qu’en adoptant une stratégie globale visant à mobiliser le pouvoir de la classe ouvrière américaine et internationale dans une lutte unifiée contre le système capitaliste mondial.

Le SEG appelle tous ceux qui sont d'accord avec cette perspective et recherchent une véritable alternative révolutionnaire et socialiste dans la lutte contre la guerre impérialiste, le génocide, la contre-révolution sociale et les régimes autoritaires à se joindre à la lutte pour construire le CIQI et le Sosyalist Esitlik Partisi.

(Article paru en anglais le 25 mars 2024)

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