Tandis que le bilan approche les 30.000 morts à Gaza, les dirigeants d’Israël appellent au nettoyage ethnique

Mercredi, le bureau des médias du gouvernement de Gaza a indiqué que le nombre de Gazaouis tués s’élevait à 28.110, dont 21.110 corps identifiés dans les hôpitaux et environ 7000 personnes supplémentaires portées disparues, la plupart enterrées sous les décombres.

Dans un rapport distinct, l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme a indiqué que «la majorité des personnes tuées lors des attaques aériennes et d’artillerie israéliennes sur la bande de Gaza étaient des civils, dont 11.422 enfants et 5822 femmes».

L’organisation a affirmé qu’«Israël a délibérément pris pour cible des infrastructures civiles afin de causer le plus grand nombre possible de victimes, de pertes matérielles et de destructions [...] en guise de représailles et de punition collective».

L’organisation a conclu : «Cela va à l’encontre du droit humanitaire international et de la Convention de Genève de 1949, et constitue un crime de guerre selon le Statut de Rome, qui régit la Cour pénale internationale». Elle a ajouté : «Israël a violé de manière flagrante les dispositions du droit humanitaire international, qui interdit les dommages matériels en tant que “moyens préventifs” et la destruction de biens en tant que moyen de dissuasion, même à des fins militaires».

Dans son propre rapport, le bureau des médias du gouvernement de Gaza affirme que 310 membres du personnel médical et 97 journalistes ont été tués. Il indique que 65.000 unités résidentielles ont été complètement détruites et que 290.000 autres ont été endommagées. Le bureau gouvernemental des médias a indiqué qu’Israël avait «pris pour cible plus de 23 hôpitaux, 53 centres de santé, 140 établissements de santé et 102 ambulances».

Dans un rapport séparé, le ministère de l’éducation de Gaza a déclaré que plus de 4037 étudiants et 209 membres du personnel éducatif ont été tués depuis le début de l’attaque israélienne contre Gaza. Il a ajouté que plus de 7259 élèves et 619 enseignants ont été blessés depuis le 7 octobre.

Mercredi, plus de 30 personnes ont été tuées après qu’Israël a bombardé un bâtiment près de l’hôpital al-Amal. Dans son rapport quotidien sur le génocide, les Nations unies affirment : «Le 27 décembre, les bombardements israéliens intensifs depuis l’air, la terre et la mer se sont poursuivis dans la majeure partie de la bande de Gaza. Dans le nord, la ville de Gaza et Jabalya ont été les plus touchées ; dans la zone intermédiaire, les hostilités se sont poursuivies dans les quatre camps de réfugiés : Al Bureij, An Nuseirat, Deir Al Balah et Al Maghazi. Simultanément, les forces israéliennes ont frappé de multiples cibles dans les villes méridionales de Khan Yunis et Rafah».

Alors que le nombre de morts s’envole, les hommes politiques israéliens prônent ouvertement le nettoyage ethnique de Gaza par le déplacement forcé de l’ensemble de la population palestinienne.

Mercredi, Avigdor Liberman, membre du Parlement israélien et ancien ministre de la défense, est devenu le dernier homme politique israélien à prôner ouvertement le nettoyage ethnique de Gaza en déplaçant la population dans le désert du Sinaï. Liberman a appelé l’armée israélienne à «abattre les clôtures» entre Gaza et l’Égypte. Il a ajouté : «Dès qu’il n’y aura plus d’obstacle, j’estime qu’un million et demi d’habitants de Gaza partiront pour le Sinaï et nous ne dérangerons personne».

Cela fait écho à une déclaration faite lundi au parlement par le Premier ministre Benjamin Netanyahou, qui a déclaré : «En ce qui concerne l’immigration volontaire [...] nous y travaillons. C’est la direction que nous prenons».

Au début du mois, Liberman a publié une tribune dans le Times of Israel intitulée «Des innocents à Gaza ? Ne soyez pas naïfs», dans lequel il appelait à une punition collective contre l’ensemble de la population civile de Gaza.

Alors que la férocité du génocide s’accroît, Israël se prépare à étendre massivement la guerre à l’ensemble du Moyen-Orient.

En début de semaine, le ministre de la défense Yoav Gallant a affirmé qu’Israël était en «guerre» avec plusieurs pays. «Nous sommes dans une guerre sur plusieurs fronts. Nous sommes attaqués sur sept fronts : Gaza, le Liban, la Syrie, la Judée et la Samarie (la Cisjordanie), l’Irak, le Yémen et l’Iran», a-t-il déclaré. «Nous avons déjà répondu et agi sur six de ces fronts», menaçant ainsi clairement l’Iran.

Mercredi, Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, a menacé le Liban lors d’une conférence de presse, déclarant : «La situation à la frontière nord d’Israël exige un changement. Le temps file pour une solution diplomatique. Si le monde et le gouvernement libanais n’agissent pas pour empêcher les tirs sur les résidents du nord d’Israël et pour éloigner le Hezbollah de la frontière, l’armée [israélienne] le fera». Et de conclure : «la guerre va continuer et s’étendre».

Les États-Unis, qui financent et arment le génocide, coordonnent leur propre escalade militaire au Moyen-Orient avec celle d’Israël. Le jour de Noël, l’armée américaine a mené des attaques sur trois sites en Irak, ciblant ce qu’elle a appelé des forces mandataires iraniennes.

Dans une lettre adressée au Congrès mercredi, le président américain Joe Biden a écrit : «Dans la nuit du 25 décembre 2023, sur mes instructions, les forces américaines ont mené des frappes discrètes contre trois installations en Irak utilisées par des groupes affiliés à l’Iran pour l’entraînement, le soutien logistique et à d’autres fins. Ces frappes avaient pour but de dégrader et de perturber la série d’attaques en cours contre les États-Unis et nos partenaires, et de dissuader l’Iran et les milices soutenues par l’Iran de mener ou de soutenir d’autres attaques contre le personnel et les installations des États-Unis.»

Biden a menacé : «Les États-Unis sont prêts à prendre d’autres mesures, si nécessaire et approprié, pour faire face à d’autres menaces ou attaques».

Chaque jour qui passe, il devient évident que le génocide et le nettoyage ethnique de la population de Gaza par Israël et les États-Unis est une composante essentielle d’une nouvelle offensive militaire majeure menée par les puissances impérialistes au Moyen-Orient. À quelques jours de la nouvelle année, les puissances impérialistes cherchent à faire de 2024 une nouvelle année de guerre sans fin et de barbarie militaire.

(Article paru en anglais le 28 décembre 2023)

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